Marque et responsabilité – Quel enjeu pour les marques ?
Le dernier baromètre annuel Générations & Co* révèle un contexte de défiance ET d’attentes croissante vis à vis des marques pour adopter une consommation raisonnée et responsable. Les données révèlent un paradoxe fondamental dans la relation entre consommateurs et marques : des attentes de plus en plus élevées en matière de responsabilité, mais un niveau de confiance relativement faible.
Une confiance fragile et conditionnelle
La confiance dans les affirmations de responsabilité ou d’écoresponsabilité des marques est faible. Avec un niveau de confiance moyen de 5,9/10, c’est à une quasi-défiance que les marques ont affaire, ajoutant un peu plus d’ambivalence à une relation qui ne l’était déjà que trop.
« Je n’en ai pas [de marques responsables], car même les grandes marques nous manipulent à leur profit et se cachent derrière de nouvelles allégations pour vendre plus et parfois plus cher »
« Aucune [marque responsable] car pour moi il y a du mensonge à tout niveau »
Par ailleurs, 36% des répondants doutent explicitement de la réalité des engagements annoncés par les marques, suggérant un scepticisme profond face aux démarches de responsabilité.
Des consommateurs plus exigeants et informés
L’analyse des résultats du baromètre montre également une évolution significative des comportements, avec 83% des répondants se déclarant plus attentifs à l’impact de leurs achats qu’il y a 5 ans. Cette vigilance accrue se traduit par des attentes précises :
- 61% attendent plus de transparence sur la composition et l’origine des produits
- 51% souhaitent des engagements concrets pour réduire l’impact négatif
- 49% demandent des alternatives plus saines et durables
Les données sectorielles confirment que l’impact environnemental et social est l’attente prioritaire dans tous les secteurs (entre 65% et 76% selon les secteurs).
Le spectre du greenwashing
Exceptionnellement dense en recueil de données qualitatives, le baromètre 2025 met en lumière une préoccupation majeure : la perception, l’appréhension du décalage entre les discours et les actes. Le greenwashing est explicitement mentionné comme source de méfiance :
« On ne sait pas si on peut se fier à ce qui est dit ou si c’est juste du greenwashing »
Cette suspicion est renforcée par la facilité des répondants à identifier des marques « à la traîne » (Shein, Nutella, Zara, Nestlé) par rapport aux marques « exemplaires », suggérant une vigilance critique déjà bien établie.